Contexte : cet article a été rédigé au stylo bic sur papier, (in)confortablement assise en tailleur, pliée en deux sur un banc en bois au bord du lac où je me suis installée pour tenter de conjurer mon propre syndrome de la page blanche.
À toi qui me lis, peut-être crées du contenu au quotidien, de manière hebdomadaire ou beaucoup plus ponctuelle (d’aucun·es diraient, randomadaire). Quelle que soit la situation, tu es forcément familier·e de la cyclicité de la créativité.
Comme dirait Russ, « It’s just waves ». Certains jours, c’est le high total et tu surfes sur la création de contenu aussi bien qu’Hugo Décrypte sur l’actualité. D’autres, c’est la loose – et fort : les idées peinent à émerger, chaque phrase te demande un effort monstre, et malgré l’habitude, tu as l’impression de stagner dans ta production.
Dans cet article, je te partage les tips que j’utilise lorsque je suis au creux de cette vague.
Que ce soit 5 minutes dans l’open-space, 15 minutes ou plus en extérieur, changer physiquement d’environnement permet à ton esprit de débrancher quelques instants. C’est aussi l’occasion de laisser de l’espace à ton cerveau pour lui permettre de décanter les informations ingérées, tisser des liens et poursuivre le travail créatif – en off.
Tu peux le voir comme une manière d’activer la sérendipité, la douche en moins.
☝🏾 Bonus points si tu as un coin de nature à proximité. Le fait de passer 20 minutes dans la nature abaisse notre taux de cortisol (hormone du stress) et ont un effet positif sur notre santé mentale.
coupe ton téléphone
Tsunami de notifications, tentation de scroll, découverte d’un nouveau podcast, conversation intéressante au bureau (si tu travailles avec des gens)… On a beau crier sur tous les toits le danger du FOMO, résister à la tentation – omniprésente – est une autre paire de manches.
Et, une fois que l’on plonge dans une distraction, difficile de sortir du tunnel.
Le temps qu’il nous faut pour nous concentrer à nouveau n’étant pas compris dans le calcul de Courrier International, je te laisse imaginer l’impact réel que ces gestes anodins peuvent avoir sur notre créativité.
Et, écrire, créer ou produire du contenu demande d’avoir la capacité de se plonger dans un état dit « de flow » sans stimulation extérieure – pas vraiment mais you get the point.
Alors, si comme moi tu fais partie des 6 Français·ses sur dix addict·es à leur téléphone (Source : l’Humanité, 2024), voici quelques tips pour t’en défaire le temps de ta création :
→ Te mettre temporairement en mode « Avion » ou « Ne pas déranger ».
→ Le passer en mode « Noir et Blanc » – la couleur atténuerait le shot de dopamine et réduirait le potentiel de distraction de l’objet.
→ L’éteindre – là, c’est le mode super-sayen.
☝🏾 Si le sujet de l’attention t’intéresse, je t’invite à aller regarder The social dilemma sur Netflix qui raconte les dessous de l’économie de l’attention. Tu peux aussi aller te plonger dans les vidéos de Fabien Olicard qui aborde souvent cette thématique.
En attendant, le conseil suivant suit la logique distractive….
identifie tes moments de flow
Es-tu plutôt du matin ? De l’après-midi – voire du soir ? À quel moment es-tu le/la plus susceptible d’être au calme ?
Plus tu auras connaissance de ton fonctionnement et de tes contraintes personnel·les, plus tu pourras organiser ton agenda créatif en fonction.
Tu peux ainsi définir : des moments dédiés à la veille, d’autres à l’idéation ou l’écriture, etc. et essayer de maintenir ses créneaux au mieux. Le fait d’avoir une routinepeut aussi te permettre de mieux traverser ces moments de sécheresse. (« Tant pis, je ferai mieux demain » 👀)
change d’environnement
Si tu travailles a la casa, go dans un cowork, un café, au parc¹, à la montagne, etc. Pouvoir changer de lieu peut aider ton cerveau à s’aérer, briser ses schémas habituels et sortir de son loop.
change de support de création – ou de méthode
Aujourd’hui, on écrit de manière systématique sur ordinateur. Mais, pourquoi ne pas varier les plaisirs et prendre, à l’ancienne, un papier et un crayon ? Des posts-its ? Des fiches ?
Idem, si tu te sens coincé·e devant ta page blanche au moment de réaliser un plan, pourquoi ne pas faire une mindmap ?
Ici, l’idée est surtout de contourner le problème pour relancer la machine.
En bousculant tes habitudes, ces modifications peuvent avoir un effet similaire au changement physique d’environnement et débloquer certains problèmes.
🛟 Par exemple, j’ai rédigé la Ploufletter d’annonce de saison #2 à l’écrit car je n’arrivais pas à mettre en forme mes idées – et je n’osais rien écrire. La base de cet article aussi a été écrite sur papier faute d’inspiration sur ordi.
fais toi accompagner
Avoir un œil extérieur sur ses idées, son projet d’écriture ou son contenu de manière plus générale peut aider à trouver une voie/x là où on se sent bloqué·e.
D’ailleurs, j’en profite ↓
👋🏾
Ici Apolline 🐋 Tu ressens le besoin d’être accompagné·e dans ton processus édito ? Envoie moi un message pour voir comment je peux t’aider (consultation flash ou accompagnement long).
Et si tu souhaites que je t’aide à déployer ta stratégie de contenu écrite (brand writing), rdv sur le Studio de La piscine média.
accepter la sentence
Parfois, il n’y a pas de solution autre que de débrancher. Pour être franche, j’ai eu du mal à accepter cette cyclicité créative.
Je me forçais à rester piquée devant mon ordinateur coûte que coûte. Résultat des courses ? Une migraine à emporter en fin de journée, moins dix points supplémentaires sur ma vision déjà bancale et un sacré sentiment de nullité à porter sur les épaules.
Technologie – 1. Apolline – 0.
Pourtant, la pause fait partie intégrante de nos vies.
Dans la nature
En fin de saison, les cultures agricoles sont mises en « hivernage » le temps de laisser la terre reposer et pouvoir repartir de plus belle au retour des beaux jours. De même, pour éviter de trop épuiser les sols, l’on alterne entre les terres pour les cultures.
Dans la société
Pendant l’Antiquité, les Romain·es séparaient le temps de travail – le Negotium ou, négoce – à celui de repos : l’Otium. Cette pause, considérée comme nécessaire, était dédiée à la culture, au sport, ou toute autre activité permettant de sortir de la logique transactionnelle pour nourrir son esprit.
Dans le design
Le design thinking est fait de phases dites « divergentes » – où l’on va sur le terrain recueillir des témoignages, où l’on laisse son esprit vagabonder pour l’idéation, etc. – et de phases dites « convergentes » où la pensée se précise.
Sans ces phases d’apparence plus light où tout se décante, il est beaucoup plus difficile d’affiner notre travail.
Hello, ravie de t’accueillir par ici. Moi c’est Apolline 🐋.
J’aide les personnes minorisées à prendre leur place & Les entreprises à créer des environnements durable et inclusifs → Avec La piscine média et son pendant studio.
J’accompagne les solos minorisées et les marques engagées à aligner leurs valeurs à leur communication avec du coaching édito et du ghostwriting.